La posture du cobra, appelée Bhujangasana en sanskrit, figure parmi les postures emblématiques du yoga. Très présente dans les salutations au soleil et les séquences pour le dos, elle séduit autant les débutants que les pratiquants confirmés par son accessibilité et ses nombreux bienfaits.
Cet article vous explique :
- À quoi sert réellement la posture du cobra
- Comment la réaliser étape par étape sans se blesser
- Les erreurs fréquentes à éviter et leurs corrections
- Les variantes adaptées à chaque niveau
- Les contre-indications importantes à connaître
Avertissement : les informations présentées ici ne remplacent pas l’accompagnement d’un professeur de yoga qualifié ni un avis médical en cas de pathologie existante.
Cobra yoga : à quoi sert la posture du cobra ?
La posture du cobra consiste en une flexion arrière douce réalisée sur le ventre. En soulevant le buste tout en gardant le bassin au sol, vous créez une extension de la colonne vertébrale qui sollicite l’ensemble du dos.
Cette posture apporte plusieurs bénéfices pour le corps :
Ouverture de la poitrine : elle étire toute la face antérieure du torse, favorisant une meilleure respiration et contrebalançant les positions de fermeture du quotidien (ordinateur, smartphone).
Renforcement du dos : les muscles érecteurs du rachis travaillent pour maintenir l’extension vertébrale, contribuant à un dos plus tonique et résilient.
Amélioration de la posture : en sollicitant régulièrement cette extension contrôlée, vous développez une conscience corporelle qui aide à maintenir une meilleure posture au quotidien.
Mobilité vertébrale : le cobra entretient la souplesse de la colonne, particulièrement dans les mouvements d’extension souvent négligés dans notre vie moderne.
Pratiquée correctement et régulièrement, la posture du cobra peut contribuer à relâcher certaines tensions dorsales. Attention toutefois : elle ne constitue pas un traitement médical du mal de dos et peut même être contre-indiquée dans certaines situations que nous détaillerons plus loin.
Comment faire la posture du cobra étape par étape (Bhujangasana)
Voici le déroulement classique de la posture du cobra, adapté aux débutants :
- Position de départ : allongez-vous sur le ventre, front au sol. Placez vos jambes parallèles, écartées à largeur de hanches, dessus des pieds au sol.
- Placement des mains : positionnez vos paumes de part et d’autre de la poitrine, doigts écartés vers l’avant. Les coudes restent près du corps, pointés vers l’arrière.
- Engagement du corps : contractez légèrement vos abdominaux pour protéger le bas du dos. Engagez les muscles du dos, comme si vous vouliez rapprocher vos omoplates l’une de l’autre.
- Montée du buste : sur une inspiration, commencez à décoller la tête, puis les épaules et la poitrine du sol. Poussez doucement dans les mains tout en engageant activement le dos.
- Position finale : montez jusqu’à une hauteur confortable, sans chercher la performance. Les coudes peuvent rester légèrement fléchis. Gardez les épaules basses, loin des oreilles. La nuque reste dans le prolongement naturel de la colonne, sans basculer la tête en arrière.
- Maintien : respirez calmement dans la posture pendant 3 à 5 respirations complètes.
- Sortie : expirez en redescendant lentement, vertèbre par vertèbre, jusqu’à poser le front au sol.
Baby cobra pour débuter en douceur
Si vous débutez ou avez un dos sensible, privilégiez le baby cobra : décollez uniquement la tête et les épaules sans presque vous aider des mains. Le travail musculaire du dos est alors plus important que la poussée des bras. Cette version protège davantage le bas du dos et permet d’apprendre l’engagement corporel correct.
Bienfaits de la posture du cobra en yoga pour le dos et la posture
La pratique régulière de Bhujangasana offre plusieurs avantages concrets pour votre corps et votre bien-être.
Étirement de la face antérieure : le cobra étire en profondeur les abdominaux, les muscles intercostaux et toute la chaîne musculaire avant. Cet étirement compense les positions assises prolongées qui raccourcissent ces zones.
Renforcement musculaire du dos : les muscles paravertébraux, essentiels au maintien de la posture, se renforcent progressivement. Un dos plus fort résiste mieux aux contraintes quotidiennes et réduit les risques de blessures.
Amélioration de la capacité respiratoire : l’ouverture thoracique favorise une respiration plus ample et profonde. Vous pouvez ressentir une sensation de légèreté et une meilleure oxygénation après la pratique.
Stimulation digestive : la compression douce puis le relâchement de la région abdominale peuvent favoriser le transit et la fonction digestive.
Effet sur la posture quotidienne : en développant la conscience de l’extension vertébrale, vous adoptez plus naturellement une posture redressée dans vos activités quotidiennes.
Soulagement de certaines tensions : pour les tensions liées à la raideur et aux mauvaises postures, le cobra peut apporter un réel soulagement. Toutefois, les effets varient considérablement d’une personne à l’autre. Certaines douleurs dorsales nécessitent des approches différentes, et la posture du cobra pourrait même les aggraver.
Erreurs fréquentes en cobra yoga et comment les corriger
Même une posture apparemment simple comme le cobra comporte des pièges techniques. Voici les erreurs les plus courantes et leurs solutions.
Écraser le bas du dos : beaucoup de pratiquants créent une compression excessive au niveau lombaire en montant trop haut sans engagement abdominal. Correction : engagez votre centre (abdominaux légèrement contractés) et allongez la colonne plutôt que de simplement monter haut.
Pousser uniquement avec les bras : utiliser la force des bras sans engager le dos transforme la posture en simple extension des coudes. Correction : imaginez que vous voulez décoller votre buste même sans les mains. Les bras accompagnent mais ne font pas tout le travail.
Monter trop haut : chercher la hauteur maximale mène souvent à une compression lombaire et une perte d’alignement. Correction : privilégiez une extension modérée où vous sentez l’allongement de toute la colonne, pas seulement une flexion localisée.
Serrer excessivement les fessiers : contracter fortement les fessiers peut bloquer le bassin et augmenter la compression lombaire. Correction : gardez les fessiers détendus, les jambes actives mais non crispées.
Épaules qui montent vers les oreilles : cette tension dans les trapèzes supérieurs crée un inconfort cervical. Correction : tirez activement les épaules vers le bas et l’arrière, comme si vous vouliez les glisser dans vos poches arrière.
Tableau récapitulatif des erreurs et corrections
| Erreur fréquente | Conséquence | Risque | Correction |
|---|---|---|---|
| Compression lombaire | Douleur bas du dos | Irritation discale | Engager abdominaux, monter moins haut |
| Poussée bras uniquement | Dos passif | Manque de bénéfice | Engager d’abord le dos, bras en soutien |
| Épaules hautes | Tension cervicales | Douleur nuque/trapèzes | Tirer épaules vers le bas activement |
| Fessiers trop serrés | Bassin bloqué | Augmente compression lombaire | Relâcher fessiers, jambes fermes mais souples |
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Variantes du cobra : sphinx, baby cobra et chien tête en haut
Adapter la posture à votre niveau et à vos besoins du moment garantit une pratique sûre et bénéfique.
Sphinx (Ardha Bhujangasana)
Le sphinx, ou demi-cobra, représente la version la plus douce. Vous vous appuyez sur les avant-bras posés au sol, coudes sous les épaules. Cette variante convient parfaitement aux débutants, aux personnes ayant un dos sensible ou en période de récupération. L’extension reste légère et très contrôlée.
À privilégier si : vous découvrez la posture, vous ressentez des tensions lombaires dans le cobra classique, ou vous souhaitez travailler l’ouverture thoracique sans solliciter intensément le bas du dos.
Baby cobra
Dans cette version, vous décollez uniquement la tête et le haut du buste, les mains posées au sol servant principalement de repères. Le travail musculaire du dos est prédominant. Cette approche enseigne le bon engagement corporel avant de monter plus haut.
À privilégier si : vous débutez, vous renforcez votre dos après une période d’inactivité, ou vous souhaitez parfaire votre technique avant de progresser vers des extensions plus prononcées.
Chien tête en haut (Urdhva Mukha Svanasana)
Cette posture plus intense présente des différences notables avec le cobra : les bras sont complètement tendus, les cuisses et le bassin décollent du sol, seuls les dessus des pieds et les mains touchent le tapis. L’extension vertébrale est plus marquée et sollicite davantage les poignets, les épaules et le bas du dos.
À privilégier si : vous pratiquez régulièrement, vous maîtrisez le cobra classique, votre dos est suffisamment souple et fort, et vous n’avez pas de fragilité lombaire ou de problème de poignets.
Le chien tête en haut s’intègre naturellement dans la salutation au soleil B et dans les enchaînements dynamiques de type vinyasa.
Cobra yoga : contre-indications et précautions à connaître
La posture du cobra, bien que bénéfique pour beaucoup, n’est pas universelle. Certaines situations nécessitent une grande prudence, voire une abstention complète.
Important : cet article ne constitue pas un avis médical. En présence d’une pathologie connue du dos, de la nuque ou de toute autre condition médicale, consultez votre médecin ou un professionnel de santé avant de pratiquer.
Situations nécessitant une prudence particulière ou une contre-indication
Hernie discale : particulièrement au niveau lombaire, une hernie discale peut être aggravée par les flexions arrières. Certaines hernies tolèrent de légères extensions sous supervision médicale, d’autres absolument pas.
Douleurs dorsales ou cervicales aiguës : si vous ressentez une douleur vive, inflammatoire ou persistante, évitez la posture jusqu’à amélioration et avis médical.
Grossesse : à partir du deuxième trimestre, la position sur le ventre devient inconfortable et déconseillée. Privilégiez des postures adaptées à la grossesse sous guidance d’un professeur spécialisé.
Opérations récentes : toute chirurgie récente de la colonne vertébrale, de l’abdomen ou du thorax nécessite une période de cicatrisation et une reprise progressive validée par votre chirurgien.
Syndrome du canal carpien : l’appui sur les poignets peut être problématique. Préférez le sphinx ou utilisez des supports pour modifier l’angle des poignets.
Signes d’arrêt immédiat
Cessez la posture immédiatement si vous ressentez :
- Une douleur aiguë ou une sensation de pincement dans le dos
- Des fourmillements, engourdissements ou décharges électriques dans les jambes
- Des vertiges ou nausées
- Une douleur aux poignets qui ne s’atténue pas malgré un ajustement
La règle d’or en yoga : l’inconfort modéré associé à l’étirement est acceptable, mais la douleur est un signal d’alarme à respecter absolument.

Comment intégrer cobra yoga dans votre pratique (durée, fréquence, enchaînements)
Pour tirer tous les bénéfices de la posture du cobra, une pratique régulière et progressive s’avère plus efficace que des séances intensives occasionnelles.
Fréquence recommandée
Débutants : 2 à 3 fois par semaine suffisent pour apprendre la posture et laisser le corps s’adapter. Privilégiez la qualité à la quantité.
Pratiquants réguliers : vous pouvez intégrer le cobra dans vos séances quotidiennes, notamment dans les salutations au soleil ou les séquences d’ouverture matinale.
Durée de maintien
Premières pratiques : 3 à 5 respirations complètes (environ 15 à 30 secondes) permettent de se familiariser avec la posture sans fatigue excessive.
Pratique établie : vous pouvez progressivement maintenir la posture jusqu’à 10 respirations si vous restez confortable, ou répéter la posture 3 à 5 fois dans une même séance avec des temps de repos entre chaque.
Intégration dans les séquences
Le cobra s’intègre naturellement dans plusieurs contextes :
Salutation au soleil : il remplace ou alterne avec le chien tête en haut selon votre niveau et vos besoins du jour.
Séquence pour le dos : combinez-le avec des postures complémentaires comme l’enfant (repos), le chat-vache (mobilité), et des torsions douces pour une pratique équilibrée.
Pratique matinale : quelques cobras au réveil aident à « réveiller » la colonne après une nuit de sommeil et à préparer le corps à la journée.
Progression intelligente
Ne cherchez pas à atteindre immédiatement la version la plus intense. Commencez par le sphinx ou le baby cobra pendant plusieurs semaines. Lorsque ces variantes deviennent confortables et que vous maîtrisez l’engagement musculaire correct, explorez progressivement des extensions plus prononcées.
Écoutez votre corps d’une séance à l’autre : certains jours, votre dos sera plus souple, d’autres fois plus raide. Adaptez l’intensité de votre cobra à votre état du moment plutôt que de suivre un programme rigide.
FAQ : questions fréquentes sur la posture du cobra
Le cobra est-il bon pour le mal de dos ?
Cela dépend de la cause et de la nature de votre mal de dos. Pour les tensions liées à la raideur, aux mauvaises postures ou à un manque de mobilité, le cobra pratiqué correctement peut apporter un soulagement. En revanche, pour certaines pathologies comme les hernies discales, les sténoses spinales ou les douleurs inflammatoires, il peut aggraver la situation. En cas de mal de dos persistant ou récurrent, consultez un professionnel de santé qui pourra évaluer si cette posture vous convient.
Je ressens une douleur dans le bas du dos en cobra : que faire ?
Cette douleur indique généralement une compression excessive des lombaires. Vérifiez que vous engagez vos abdominaux, que vous ne montez pas trop haut, et que vous allongez votre colonne plutôt que de simplement la cambrer. Revenez au baby cobra ou au sphinx jusqu’à ce que vous puissiez pratiquer sans douleur. Si la douleur persiste même dans les variantes douces, arrêtez et consultez un professionnel.
Quelle différence entre cobra et chien tête en haut ?
Dans le cobra, le bassin et les cuisses restent au sol, les coudes peuvent être légèrement fléchis, et la posture reste relativement accessible. Le chien tête en haut nécessite des bras complètement tendus, soulève le bassin et les cuisses du sol, et crée une extension plus intense sollicitant davantage la force des bras, l’ouverture des épaules et la souplesse du dos. Le cobra convient mieux aux débutants et aux dos sensibles, tandis que le chien tête en haut demande plus d’expérience.
Cobra yoga convient-il aux débutants ?
Oui, à condition de commencer par les versions adaptées comme le sphinx ou le baby cobra. Ces variantes permettent d’apprendre l’engagement correct du dos et des abdominaux sans risquer de se blesser. Avec le temps et sous la guidance d’un professeur qualifié, vous pourrez progressivement explorer des extensions plus prononcées.
Peut-on pratiquer le cobra tous les jours ?
Si vous n’avez pas de contre-indications et que la posture reste confortable, vous pouvez l’intégrer dans votre routine quotidienne. Beaucoup de pratiquants incluent le cobra dans leur salutation au soleil matinale. Veillez simplement à équilibrer votre pratique avec des postures de flexion avant (comme l’enfant ou la pince) pour maintenir un dos harmonieux.
Combien de temps faut-il pour ressentir les bienfaits du cobra ?
Les effets immédiats comme l’étirement et l’ouverture de la poitrine se ressentent dès la première pratique. Pour les bénéfices plus profonds (renforcement du dos, amélioration de la posture), comptez généralement 4 à 6 semaines de pratique régulière. Comme toujours en yoga, la régularité prime sur l’intensité.
Retenir l’essentiel sur la posture du cobra en yoga
La posture du cobra représente un pilier du yoga accessible et bénéfique pour la majorité des pratiquants. En associant extension vertébrale, ouverture thoracique et renforcement du dos, elle contribue à un corps plus équilibré et une meilleure posture au quotidien.
La clé d’une pratique sûre et efficace réside dans la progression et l’écoute de votre corps. Commencez par les variantes douces, perfectionnez votre technique avant d’augmenter l’intensité, et respectez scrupuleusement les contre-indications. Le cobra ne constitue pas un traitement médical mais un outil de bien-être à intégrer dans une pratique globale du yoga.
Que vous soyez débutant curieux de découvrir cette posture emblématique ou pratiquant régulier souhaitant approfondir votre compréhension, rappelez-vous que le yoga est un chemin personnel. Votre cobra n’a pas besoin de ressembler à celui de votre voisin de tapis. Ce qui compte, c’est qu’il vous fasse du bien, dans le respect de vos limites et de votre corps.
